Le scintillement de la nuit, qui glisse sur les ombres jusqu’à rendre leur absence évidente, et pas la vue de tous ces objets habituels, toutes ces constructions, tous ces sons vrombissants,
n’était plus visible dans le rêve qu’il faisait vivre. Les formes passaient et laissaient dans leur sillage la marque de leurs caresses, épousaient avec éclat les couleurs qu’elles faisaient
caracoler dans l’atmosphère, la lassitude évoquait d’anciennes émotions vécues depuis lors tout au long de l’existence, dans laquelle chaque acte de chaque journée dont les mouvements du travail,
les déplacements nécessaires aux zones d’un espace, n’était qu’une énergie rendant la vie plus distincte, plus envahissante, s’épanouissant avec fracas sur des instants où miroitent le reflux des
souvenirs. Etre saisi par ce sentiment et percevoir sans vouloir voir.
Le tumulte apaisant des ondes envahissait tous les regards et les dirigeait vers l’océan, où la solitude d’un camaïeu d’émeraude les faisait glisser vers les reflets confus de l’horizon.
Les ombres dessinaient le léger éclat du large sur cette étendue qui ne permettait plus que l’intérêt de respirer ses embruns enivrants d’oublis, des moments que l’on ne ressentît pas, des espaces
de vie qui ne s’épanouiraient plus. Chacun qui consacrait sa vue à cette mer immense, au lointain imperceptible, laissait cette image devenir un inconscient recul, et se souvenait de la volupté
que cet océan lui apportait de sa caresse écumante. La bise fraîche et salée glissait à l’intérieur des vêtements et éveillait la sensualité des corps qu’elle effleurait en les laissant frémir
jusqu’aux visages glacés par la paix. D’idées en idées, les couleurs marines moutonnaient des ondes vertes dans le ciel, peignant ainsi le plumage de quelque goéland pêchant sur ces vagues
riantes; se borner à écouter l’océan de son esprit, comme si les échecs ne s’étaient pas interrompu, comme si rien ne pouvait plus recommencer, assumer juste la vie et écumer ses propres éclats
dans cette étoile rayonnante apparue dans l’infini.
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